Les plantes proposées sont, pour une
partie, cultivées sur un terrain de moyenne montagne situé dans les
Combrailles, en Auvergne. L’autre partie est cueillie aussi dans les
Combrailles, dans des espaces sauvages (forêts, friches) ou dans des prairies
en bio. Toutes les plantes sont produites selon le cahier des Charges SIMPLES,
localement, excepté quelques ingrédients de la tisane fleurs de fête (oranges,
réglisse…).
Elles sont cultivées sans pesticide, sans
machine et sans travail du sol, parce que ces trois éléments détruisent la vie
du sol. Les plantes cultivées dans des sols morts ou maltraités sont malades.
Le fait de les consommer a de fortes chances de nous rendre malades aussi. Lorsqu’elles
ne sont pas cueillies sur place, les plantes sont cueillies dans des
sites sauvages protégés des routes et des sources de pollution. Les
cueillettes sont raisonnées et respectueuses des écosystèmes. Une fois
cueillies manuellement, les plantes sont rapidement étalées sur des
claies dans un séchoir. Elles ne sont pas chauffées mais simplement
séchées à l’aide d’un déshumidificateur absorbant l’humidité de la
pièce. Elles sont ensuite stockées à l’abri de la lumière et de
l’humidité et conditionnées dans des sachets au fur et à mesure des
commandes. | | | Pour plus d’explications :
Longtemps ignorée, la vie du sol est depuis peu portée à notre
connaissance grâce au travail de quelques scientifiques dont Lydia et Claude
Bouguignon, relayés par quelques auteurs comme Bernard Bertrand et cinéastes
dont Coline Serreau. Il faut dire que la situation est critique. Depuis les années
1950, avec l’avènement de la machinerie du pétrole et de l’agrochimie, les sols
agricoles ont subi des mauvais traitements sans précédents. Les labours
profonds, les pesticides et les engrais chimiques ont peu à peu exterminé une
vie insoupçonnée, faute de vouloir s’y intéresser. Et pourtant, le sol contient
80 % de la biomasse vivante.
Voici un extrait du livre « Jardiner avec les insectes » de
Vincent Albouy :
« Une étude suisse a calculé que dans
un seul mètre carré de prairie naturelle fertile, situation proche de celle
d’un jardin, la terre abrite, à l’état d’adulte ou de larves (ce sont des
ordres de grandeur plutôt que des comptes précis) : 100 coléoptères, 200
asticots, 200 vers de terre, 25000 enchytréides (de petits vers), 100 000 collemboles
(de minuscules insectes), 150 000 acariens et autres petits arachnides, 10
millions de nématodes (de petits vers), 500 millions de protozoaires (des
animaux cellulaires), 1 milliard de champignons (surtout sous forme de levures
unicellulaires) et 60 000 milliard de bactéries. »
Ces pratiques agressives ont non seulement tué la vie du sol mais ont
aussi rendu la terre stérile, car sans cette vie, une plante ne peut pousser.
Les seuls à pouvoir le faire sont des végétaux malades, sous perfusion des
engrais et des traitements que les hommes lui injectent.
En pratique :
Le rôle de la microfaune du sol dans le jardin
:
► Elle aère le sol,
permettant à l’eau et l’air de circuler, évitant les effets de ruissellement et
de compactage.
► Elle minéralise
les nutriments (azote, phosphore…), naturellement présent dans la matière
organique, les rendant disponibles aux plantes. Elle évite tout apport
d’engrais, qui sont eux-mêmes destructeurs de la vie du sol.
► Si la vie du sol
est saine, il n’y a pas d’espèces invasives, les populations se régulent entre
elles, les plantes sont aussi plus saines, en symbiose avec la microfaune propice
à son développement.
► Elle est à la
base de la chaîne alimentaire. Si elle est pauvre, les insectes, les reptiles,
les mammifères et les oiseaux seront aussi peu nombreux.
Comment maintenir ou restaurer la vie du sol :
► Stopper l’usage
de pesticides et d’engais chimiques qui tuent la microfaune du sol.
► Stopper le labour
(bêchage profond, motoculteur, labour au tracteur) qui enterre cette microfaune
à des profondeurs où elle ne peut plus vivre.
► Couvrir la terre
en permanence de matière organique (compost, feuilles mortes, brindilles, tonte
de gazon, fumier décomposé) qui alimente cette microfaune et maintiennent
l’humidité nécessaire à son activité.
► Éviter le plus
possible le tassement du sol par le piétinement et le passage d’engins lourds car
l’absence d’espaces, d’eau et d’oxygène dans la terre limite son développement. |
|
|
|
|
Le terrain que je cultive était une friche.
Voici les étapes par lesquelles je suis passée pour mettre en culture mes zones
de plantation :
●
À l’automne, je tonds l’espace assez raz en laissant les déchets de tonte sur
place.
● Je paille l’espace consacré au semis et plantations, avec au moins 15
cm de matériaux divers (paille, foin, feuilles, fumier décomposé, déchets verts
de tonte, fougères, broyage de bois (BRF)…). Je prévois de nombreuses allées
car il ne faut pas marcher sur les espaces cultivés. Ce mode de culture est
sensible au tassement.
● Au printemps suivant, j’ajoute des matériaux de paillage si l’herbe
commence à traverser les espaces paillés. Papiers et cartons fins sont
efficaces dans ce cas, recouverts des déchets des premières tontes, en fine
couche pour éviter la fermentation.
● En
mai-juin, je repique des plants : j’écarte le paillage sur une zone de
20 cm de diamètre, j'arrache l'herbe qui est encore présente sous le
paillage et j'ameublis la terre,
puis, je repique le
plan dans cette poche de terre. Le plant est enfoncé dans le paillage
mais il va vite grimper pour dépasser l'épaisseur du paillage. Le
premier été, le paillage n’est
généralement pas assez décomposé pour pouvoir semer, sauf si la terre a
de grande capacités de décomposition, elle peut dans ce cas avoir déjà
tout composté.
● Au cours de l’été, j’ajoute un peu de paillage si la décomposition est
déjà bien avancée, pour ne pas risquer de dessécher la terre exposée au soleil.
J’alterne les couches de matières sèches et de matières vertes plus faciles à
trouver en été. Cela permet aussi de couvrir les herbes qui sortent encore à
travers le paillage.
● Je m’assure à l’automne que la terre n’est pas à nu et je laisse dormir
tout l’hiver.
● Au printemps suivant (donc un an et demi après les premiers travaux), j’arrache
les herbes récalcitrantes et tenaces, soit à l’aide d’un outil à main, soit à
l’aide d’une fourche écologique (grelinette) si les racines sont profondes,
sans retourner la terre. Elles sont en général peu nombreuses et la tâche est
rapide. À ce stade, il est possible de semer et planter, même s’il reste
quelques gros morceaux non décomposés, du BRF le plus souvent. La terre est
alors si souple, que les outils deviennent inutiles. Pour plus d’informations, cf. les livres
de :
- Claude et Lydia BOURGUIGNON, Le sol, la terre, les champs,
éd. Sang de la terre, 2002, 2008.
- Bernard BERTRAND, Victor RENAUD, Le génie
du sol vivant, éd. de Terran, 2009.
- Dominique SOLTNER, Guide du nouveau
jardinage, sans travail du sol, sur couvertures et composts végétaux, éd.
Sciences et Techniques agricoles, 2009.
- Jeff LOWENFELS, Wayne LEWIS, Collaborer
avec les bactéries et autres micro-organismes, éd. Du Rouergue, 2008. |
| |
|